C’est du propre

L’autre jour, enfin, pour être plus précise, il y a quelques mois, j’ai pris le train. Non, ce n’est pas encore la fin de l’histoire, ce n’est pas la peine de commencer à applaudir, c’est pas fini!!!! Donc, j’ai pris le train pour me rendre en ville et, évidemment, j’ai du le reprendre pour rentrer. Cela va sans dire! Et cela faisait très longtemps que je n’avais pas à le faire étant donné que je ne travaille plus en ville. Et bien du coup, je ne suis plus trop habituée aux gens qui font la gueule et qui jurent à tire larigot et j’ai presque failli commencer à réfléchir à l’idée de retourner à l’église afin de purifier mon âme. Enfin bon, faut pas non plus pousser, je ne l’ai pas fait mais j’ai passé la journée à me demander où étaient passées les manières?
À l’aller, j’étais à côté d’une jeune fille à l’allure très BCBG et puis…Elle a ouvert sa bouche (pour répondre au téléphone) et la conversation se résuma à un flot d’immondices. Et un F** par ci et un C** par là. Elle en a fait pleurer mes oreilles. Et dire qu’elle embrasse sa mère avec cette bouche. Je reprends un slogan utilisé pendant une manifestation en faveur du mariage pour tous. À l’origine, il s’adressait à Frigide Barjot mais je trouve qu’elle s’applique ici aussi. Je ne vais pas la copier verbatim parce que je ne m’en souviens pas mot pour mot mais en gros, il disait que son postérieur devait être fort envieux des excréments qui sortaient de sa bouche.
Je ne vais pas m’attarder sur les gentils mots qu’un vieux papy (non, ce n’est pas redondant, mon père est un jeune papy) a utilisé pour me faire comprendre qu’il n’était pas content que je ne me sois pas excusée de l’avoir accidentellement bousculé. Alors que c’est même pas vrai d’abord, j’avais dit “sorry”; à ce niveau-là, mes parents ont fait du bon boulot. Je demande même pardon aux poteaux quand je leur rentre dedans. Quel connard, ce papy. C’est quand même pas de ma faute s’il est dur de la feuille.
Enfin bref, quelques heures plus tard, le voilà de retour dans le train (pour ceux qui n’ont pas compris, ce n’est pas le même train que celui que j’ai pris le matin puisque j’allais dans l’autre sens). J’en ai pris pour mon garde parce que j’avais une poussette. Apparemment, c’était moi qui gênait et pas les deux vélos qui était en plein milieu du passage! Plus tard, le train s’arrêta à ma gare et alors que je m’apprêtais à descendre, toujours avec la poussette (le bébé étant âge de 3 semaine), un gentilhomme vêtu d’un costume trois-pieces pousse la poussette, (pour m’aider me dis-je au départ) tout en murmurant
“get out of my f***ing way, with your f**ing pram” ou quelque chose dans le genre.
Ce n’est pas que les gros mots me choquent en théorie et de temps en temps, quand quelque chose m’horripile vraiment mais que les mots me manquent, jurer est presque un catharsis. L’ennui c’est qu’ici, on jure à tue-tête et c’est du propre. Ici, et cætera se dit “and shit”, f***ing est utilisé comme adverbe d’intensité (entre autre). Et ce dont des gens instruits qui parlent comme ça alors je ne vous dit pas comment les “bogans” s’expriment.
Pour finir, voici un sketch de Tim Minchin
âmes sensibles, s’abstenir!!